Psyché

Promeneur assis au bord de la rive

Contemple le temps qui coule

Fleuve ravissant de sensations vives

Charriant en son sein, dans la houle

Les embarcations des bienheureux.


Rêveur assis au bord de la vie

Contemple les songes qui s'écoulent lentement

Tente d'en saisir les essences, sans jalousie

Qui bercent les navigateurs riant

Les esquifs aux fruits fuyant...


Témoin des sourires d'autrui

Sans ire, sans amertume et sans colère

Il écoute les éclats qui parviennent, sans bruit

Jusqu'aux rives des délaissés délétères

De ceux qui ne sont qu'un, à défaut d'être deux.


Observateur consciencieux, il s'étend

Dans l'herbe verte des bienheureux solitaires

Et se prend à rêver d'un jour prendre le vent

Sur le navire qu'il créent de ses vers

Marin d'eau douce ? Marin d'eau éthérée.


Il ferme les yeux et patiente au bruit

De l'eau qui doucement s'enfuit.
Dans l'air, une fragrance, tout proche

Enivre ses sens, réveille le coeur de roche.
Il garde les yeux fermés, craignant

Qu'à son réveil, au firmament

S'évanouisse à jamais

Celle qu'il attendait,

Celle qui l'attendait.


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