Songe d'une nuit de printemps

Il la regarde. Elle est belle. A demi nue, la couette de leur lit recouvrant son corps jusque sous l'épaule, laissant deviner dans la semi obscurité de l'aube un dos doux, tendre et attirant... Un dos que l'on caresserait jusqu'à la fin des temps, lentement, doucement, tendrement.

Elle est si belle. Endormie telle l'ange de la nuit, son souffle lent et régulier qui fait palpiter le coeur de la nuit, elle inonde son regard. Son souffle s'accorde au sien, inspiration, expiration, leur coeur palpite à l'unisson... comme avant. Il ne voit d'elle que le haut de son dos et sa nuque, comme offerts à son regard.

Sa main se lève, se dirige vers elle, son dos, sa cambrure... Elle bouge dans son sommeil, la couette glisse et laisse apparaître la chute de ses reins. Bizarrement, cela ne l'émeut pas, il continue de regarder cette nuque qui se présente à lui, cette nuque fine, parsemée de mèches de cheveux qui tranchent sur le fond d'albâtre. Sa main se rapproche, elle est à quelques millimètres de sa peau. Il suffirait qu'elle ait la chair de poule pour que leur épiderme entre en contact... Petit à petit, il remonte depuis l'épaule jusque vers le cou, glisse sur la nuque et caresse sans la toucher la colonne vertébrale...

Comment ont-ils pu en arriver là ?

Question idiote... Tout est parti, tout s'est éteint comme la flamme de bougie qui se noie dans la cire. Après quoi, quelqu'un a jeté le pot, la bougie et la mèche contre un mur, brisant l'odoriférant assemblage en morceaux sans forme, en odeurs sans parfum, en tristesse sans larme.

Il ne pleure plus. Ça ne sert à rien de pleurer. Le deuil se fait, la plaie se referme. Il a ressoudé lui même sa blessure avec un gros cadenas puis a jeté la clé dans la rivière des souvenirs.

Trop de larmes.
Trop d'efforts.
Trop peu de réconforts.
Trop de sang dans son âme.

Il ouvre les yeux, quitte ce songe du passé une bonne fois pour toutes. L'ange endormie quitte son regard, s'efface comme la vapeur du passé qu'elle est. Elle restera endormie à jamais, quelque part dans son être, entre rêves, illusions et souvenirs.

Les yeux ouverts, il contemple l'aube qui fait briller les toits parisiens. Il sourit. Cela fait longtemps qu'il n'a pas souri.

Oui. Sourire. Vivre. Ça fait du bien.

Renaître... Et laisser les songes du passé loin derrière soi...


------

Ce texte, aussi pompeux que cela puisse paraître, je le dédie à cinq personnes : Tommz, Nelly, Flo, Yann et Pascal. Pour avoir été là quand il le fallait, pour avoir écouter quand il le fallait, pour avoir offert une épaule, une main, une oreille quand il le fallait... Merci d'être mes amis et merci d'être là... Si je souris aujourd'hui, c'est bien grâce à vous...

6 Response to "Songe d'une nuit de printemps"

  1. Anonyme Says:
    29 mai, 2005 21:59

    clap clap clap...

    respect...

  2. Anonyme Says:
    29 mai, 2005 22:05

    Comme quoi le bonheur ne s'achète pas...

  3. Anonyme Says:
    30 mai, 2005 21:18

    Superbe, ce texte.
    Sincèrement...
    Félicitations! :)
    Raph (;) )

  4. Med says:
    30 mai, 2005 21:35

    Merci Tommz, merci Nelly et merci... Raph :p (Lucia ? :p)

    *S'en va en rougissant comme une jeune fille en fleur*

  5. Anonyme Says:
    07 juillet, 2005 00:33

    Thanks a million Icy for your text.
    How many of us can recognise themselves in you words?
    Who never cried, who nevers bled, who never had a broken heat before?
    See you later :)

    Mu.

  6. Med says:
    07 juillet, 2005 00:45

    Your words warm my heart Mu...

    Thank you for enjoying the trip :)

    Thank you for being yourself ;)

    Kisses !